Hirayama est employé au service de l'entretien des toilettes de ToKyo. Ce cinquantenaire solitaire a une vie bien réglée. Chaque journée est une suite de rituels que le début du film nous décrit lentement. Il jouit de chaque chose, entretenir ses plantes, lire des livres qu'il choisit dans une librairie amie, écouter de la musique, prendre son repas dans le même restaurant. Mais des rencontres font surgir le passé qui fut tout autre.
Très beau film, plongée mélancolique dans un monde différent du nôtre. Koji Yakusho a obtenu le prix d'interprétation masculine au dernier festival de Cannes pour son jeu tout en retenue.
Il est difficile d'imaginer ce que pouvait être le château du Coudenberg au XIIème siècle puisque la butte qui le recevait a été rasée. Il est plus facile de le faire pour le palais qui s'est développé autour de cette première forteresse puisqu'une maquette nous le montre
C'était un palais très important, l'une des capitales de l'état bourguignon puis de l'empire de Charles Quint.
Mais un incendie le réduisit à néant en 1731 et après une quarantaine d'années il fut décidé de raser la butte et d'établir les bases de ce qui deviendra le palais royal actuel.
Après des fouilles archéologiques qui ont duré plusieurs années, les autorités belges ont eu l'idée de rendre les vestiges souterrains de ce palais accessibles au public, ce qui permet de rendre tangibles les souvenirs d'un des plus beaux palais princiers du XVIIIème siècle.
"Quand on mange ensemble, on se sert les coudes". Pour essayer de faire vivre côte à côte deux communautés que tout oppose, un patron de pub et une jeune réfugiée syrienne ont l'idée de confectionner des repas pour les plus démunis des deux bords. Et, peu à peu, vont se tisser des liens entre les anglais de cet ancien pays minier du nord, assommés par la crise économique et ceux qui ont dû tout quitter pour fuir la dictature de leur pays.
A l'occasion de l'année Art Nouveau, le musée BELvue de Bruxelles présente quelques magnifiques pièces de la collection de la Fondation du Roi Baudoin
La lampe aux nymphes du sculpteur Egide Rombaux et de l'orfèvre François Hoosemans est l'une des plus belles pièces exposées. Comme d'autres acquisitions de la Fondation, elle est en dépôt au Musée Art et Histoire de Bruxelles.
Le pendentif de Philippe Wolfers, un grand nom du mouvement artistique Art Nouveau, est aussi une pure merveille.
Des meubles de Victor Horta, de Paul Hankar et de Gustave Serrurier-Bovy illustrent cet important domaine du mouvement.
Le clou de l'exposition étant l'ensemble salle à manger bureau de Victor Horta, réalisé pour l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs Modernes de Turin, en 1902.
La céramique est aussi très bien représentée, notamment par les vases de l'atelier Boch
et par l'impressionnante collection de carrelages de Roberto Pozzo
Un exposition, ouverte jusqu'au 7 janvier 2024, à ne pas manquer.
Eugénie est une excellente cuisinière au service du bourgeois gastronome Dodin-Bouffant. Tous deux nouent une relation amoureuse sur fond de cuisine. La romance n'est que prétexte pour une longue description de l'élaboration des plats où l'on retrouve la façon de filmer qui nous avait tant plu dans l'Odeur de la papaye verte.
Benoît Magimel et Juliette Binoche sont parfaits dans les rôles du gastronome et de la cuisinière complice mais pas dominée. Le film a été choisi pour représenter la France aux Oscars. Il serait étonnant que les jurés américains se laissant séduire par la lenteur de ce film d'une réelle beauté.
Au fond du trou du surendettement, deux amis se laissent tenter par les bières gratuites d’une organisation humanitaire dans laquelle ils finissent néanmoins par s'investir. Pio Marmaï et Jonathan Cohen sont très bons dans cette comédie qui traite de sujets sérieux sur le mode de la dérision.
Au-delà de l'enquête un peu complexe sur la datation des restes d'un homme découvert en 2015 devant la grotte de Mandrin (Drôme), qui remet en question la chronologie admise jusque là, Ludovic Slimak énonce des hypothèses sur la disparition de Néandertal. Il contredit la théorie de la concurrence de Sapiens et voit plutôt comme une implosion de l'humanité précédente.
Passionnant développement sur la science et sur ce qui fait l'originalité de Sapiens, sa tendance à la standardisation des techniques et sa volonté de transformer la nature. Volonté qui pourrait bien le conduire à sa perte, à moins que cette tendance à obéir au comportement dominant ne le dirige vers le meilleur.
Elle mène une vie de solitude et de boulots ingrats. Il partage sa chambre avec d'autres compagnons de misère et de boulots tout aussi ingrats. Un soir, au café, leurs regards se croisent et le courant passe mais ces deux là sont peu doués pour la romance et l'alcool qui le submerge est un frein qui la retient.
C'est filmé en plans fixes, en couleurs ternes et souvent obscures. le jeu des excellents Alma Pöysti et Jussi Vatanen est d'une sobriété radicale.
Une mince lueur d'espoir, à la fin, nous empêche d'aller tout de suite nous jeter du pont le plus proche.
Laurent Binet nous surprend, une fois de plus, cette fois_ci par la forme de son nouveau roman, une enquête sur un meurtre commis à Florence en 1557, racontée par une multitude de lettres échangées par les protagonistes, proches ou lointains.
On se perd bien un peu dans cette multitude mais on finit par y prendre goût et la fin, pour le moins surprenante, est à la hauteur du récit qui nous plonge dans la complexe Florence du cinquecento.
Une exposition assez éloignée de mes centres d'intérêt, car je suis peu sensible à tout cet univers qui tourne autour des écrits de Tolkien, mais la mise en scène est superbe et les oeuvres de John Howe, immense artiste qui a illustré les romans du britannique avant de participer aux deux trilogies cinématographiques de Peter Jackson, Le seigneur des Anneaux et Le Hobbit (que je n'ai pas vu).
La mise en scène est superbe et s'organise en thèmes comme l'imaginaire médiéval, je suis un hobbit, je me sens comme un survivant, la clef de la terre du milieu, ...
De très grandes reproductions sur des toiles éclairées de l'arrière donnant une impression inouïe de profondeur. C'est comme si on entrait dans le tableau.
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Et la qualité du dessin est extraordinaire.
Noter au passage la présence du tableau "Les Lavandières de la nuit" de Yan'Dargent (1861) du Musée des Beaux-Arts de Quimper, qui trouve parfaitement sa place dans le monde étrange de John Howe.