Nous aimons visiter les églises et les cimetières et Sylt offre des exemples intéressants de vieilles églises très bien entretenues et les cimetières ont un aspect très différents des nôtres.
La première, Saint Séverin, à Keitum, est extérieurement assez banale
Les parties les plus anciennes semblent être du début du XIIIème siècle, ce qui en fait la plus vieille église du Slesvig-Holstein. La tour, élevé au XVème siècle, servait aussi de repère pour les marins.
L'intérieur est à la fois austère comme dans toutes les églises évangéliques luthériennes mais aussi confortable.
une curieuse balustrade augmente le nombre de places et l'orgue de facture récente, magnifique, sert à des concerts. Lors de la rénovation des fragments de fresques ont été trouvés et gardés.
L'autel et son triptyque, du XVème siècle ont été gardés
Le triptyque représente en sa partie centrale une scène associant Dieu le Père , le Christ, la Vierge à l'enfant et Saint Séverin, les parties mobiles portant les apôtres.
Le pupitre, de 1580, donc après la réforme et le passage au rite luthérien, peut surprendre par son décor répondant assez peu à l'austérité de la nouvelle religion.
Autre particularité de l'église, les poignées de portes en forme de baleines
Le cimetière a des allures de jardin, chaque tombe étant une sorte de parcelle, souvent ceinte d'une bordure de buis et plantée de fleurs et d'arbustes
Des stèles anciennes sont mises en valeur
et, à l'ombre d'arbustes, une statue en bronze, très suggestive malgré son aspect minimaliste d'un drapé enveloppant le vide, rappelle la vanité des choses de ce monde.
Même austérité extérieure pour l'église Saint-Martin de Morsum, elle aussi du XIIIème siècle, et qui servit de forteresse pendant la guerre de Trente ans
Comme l'indique la date sur le pignon, l'église fut transformée au début du XVIIIème siècle
La partie romane, la plus ancienne, se voit ici
Les cloches sont portées par un clocher extérieur en bois situé dans le cimetière.
L'intérieur associe, comme à Keitum, austérité et confort
Au mur, les panneaux noirs portent la liste des différents pasteurs qui se sont succédés à la tête de la communauté.
Ici aussi un autel avec triptyque, mais contemporain (1933), représente Dieu le Père et le Christ mais la figure de la Vierge a disparu.
Dans le cimetière, dans une partie plus semblable à ce que pouvaient être nos cimetières autrefois, avant le tout-granit, une tombe très émouvante.
La troisième église est dédiée à Saint Niels (diminutif de Saint Nicolas) et se trouve dans un ancien quartier de Westerland dont elle constitue le plus ancien bâtiment.
Elle a été construite en 1634 et consacrée en 1637. Le clocher est plus récent (1865).
Ce qui frappe en entrant par la porte située sous le clocher, c'est l'ordre et la netteté des lieux. Il n'y a pas une bible qui dépasse... Ici aussi les tableaux noirs, portant les listes des pasteurs successifs, ornent les murs.
Ici aussi un triptyque représente un couronnement de la Vierge. Il fut un temps remplacé par un tableau représentant le Christ marchant sur les eaux puis remis en place en 1925..
Près du pupitre, un sablier limitait le temps de parole du pasteur
et les poignées de portes rappellent que la mer n'est jamais très loin.
A l'extérieur, au-dessus de la porte latérale, une horloge solaire mise en place en 1789. On peut noter que la longitude, 2° 40' ne prenait pas Greenwich comme origine.
Des stèles anciennes, dont une de 1707, ont été exposées.
Des nombreuses tombes à l'aspect de jardins, j'ai retenu celle-ci, simplement recouverte de branches de pin, en attendant probablement les plantations de fleurs au printemps
A propos de cimetières, il faut aussi en mentionner un, très particulier, réservé aux morts découverts sur les différents rivages de l'île, de 1855 à 1905
Il est situé derrière les dunes et compte 53 croix.
Un seul corps a pu être identifié.