Chaque année, les trois derniers jours de la première semaine de septembre, la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne (SHAB) organise un congrès qui se situe dans l'un des cinq départements bretons. Les 3, 4 et 5 septembre derniers, c'était le tour de l'Ille-et-Vilaine et la société historique de ce département (présidée par mon ancien condisciple et ami Daniel Pichot) avait décidé de l'installer à Montfort-sur-Meu, charmante petite ville de l'ouest du département qui fut, un temps, sous-préfecture. Non que l'importance de la ville l'imposât mais il fallait bien trouver une capitale administrative à la soixantaine de communes rurales de l'ouest rennais.
Et si l'on parle de pays pourpre, ou pays pourpré, c'est que les schistes et grès rouges constituaient la couleur dominante des habitations et des monuments.
Une propriété de Montfort -sur-Meu, construite en grès et schistes rouges
Le congrès s'intéressait, bien sûr, à la région de Montfort mais aussi au thème de la forêt, dans toutes ses dimensions, économique, notamment, mais aussi comme source de légendes et les communications, qui seront publiées, aussi variées que le destin posthume de Louis-Marie Grignion, le grand homme local ou l'archéologie des charpentes anciennes ou encore la topographie légendaire de Brocéliande ont intéressé la centaine de participants.
La liste des interventions est ici
Mais ce qui est aussi très intéressant, ce sont les visites des monuments alentour.
Après une visite de Montfort le premier soir, de ce qu'il reste des anciennes fortifications
la tour du papegault, l'église du XIXème siècle érigée à l'emplacement de l'ancien donjon
et les bords charmants et fleuris du Meu
Le samedi fut consacré aux visites, d'abord l'église d'Iffendic, une paroisse immense aux confins de la forêt de Paimpont, qui dépendait de l'abbaye de Marmoutier, ce qui explique peut-être sa taille et sa splendeur
Ici aussi le schiste rouge donne le ton, même s'il est rehaussé de grès blanc
Un vitrail, qui inonde l'intérieur de l'église de lumière au soleil levant, donne une idée de la richesse de cette église.
C'est dans cette église que Louis-Marie Grignion a développé sa piété pendant son enfance.
Puis nous avons visité un site intéressant, Boutavent, toujours en Iffendic, ce qui reste d'une ancienne forteresse médiévale qui dominait cette région au XIV ème siècle
Difficile d'imaginer une forteresse à la place de ces quelques buttes...
même si quelques murs ont échappé aux pioches des destructeurs (les gens des alentours s'en servaient de carrière et on voit très bien les traces des charrois)
On arrive à distinguer la basse cour du château et les fouilles archéologiques permettront peut-être d'en savoir plus sur ce site encore largement énigmatique.
Nous avons pu aussi visiter une abbatiale largement méconnue, celle de Saint-Méen-le-Grand, qui est notamment une curiosité architecturale
La tour est située hors de l'axe parce que la nef romane a été remplacée par une nef gothique construite à l'opposé
Les proportions de l'édifice sont imposantes
Dans la chapelle Saint-Vincent, des fresques du XIVème et du XVème siècles, ont été mises à jour. Elles retracent les principaux épisodes de la vie de Saint-Méen
L'après-midi, nous avons visité ce qu'il reste du château de Montauban, situé dans la forêt du même nom
D'une forteresse majeure, comparable à La Hunaudaye ou à Tonquédec, il reste l'ensemble défensif de l'entrée, avec ses deux tours
doublé, à l'intérieur d'un logis plusieurs fois remanié
complété de bâtiments plus tardifs
dont le décor témoigne d'une splendeur passée
Si vous aussi vous souhaitez participer au congrès annuel, qui aura lieu les 1, 2 et 3 septembre 2016 à Quimperlé, adhérez à la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne.
Vous trouverez les modalité d'adhésion ici