Le nom étonnant de ce quartier vient du nom d'une ancienne famille d'origine italienne, Thurn und Tassis qui, déjà dépositaire des postes de Vénétie et du Vatican se vit attribuer aussi celles des Flandres vers 1650. Le nom francisé en Tour et Taxis sera ensuite donné à une zone située près du canal de Willebroeck où s'installèrent des entrepôts, des services des douanes et une gare au début du XXème siècle.
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Les bâtiments, de briques et de pierre bleue, sont magnifiques
L'ancienne gare a été aménagée et des boutiques se sont installées de part et d'autre de l'ancienne voie ferrée
l'une d'entre elles a été conservée sous des pavés de verre.
Des constructions plus contemporaines ont aussi été érigées aux alentours tandis que d'autres entrepôts attendent d'être réhabilités. Des expositions et des salons animent déjà ces lieux qui rapellent un peu nos Capucins.
Sise 266 chaussée de Haecht à Schaerbeek, elle est le premier hôtel particulier réalisé par Victor Horta en 1893, à la demande de son ami Eugène Autrique, ingénieur chez Solvay. Le programme fixé par Autrique était simple : « aucun luxe, aucune extravagance : souterrain habitable, vestibule et escalier honorables, salon et salle à manger agréablement unis, premier étage avec bain et toilette (pas encore courants à l'époque) et deuxième étage mansardé pour enfants et personnel »
On visite la maison du sous-sol au grenier, ce qui permet de voir les prémisses de l'Art Nouveau. La maison, occupée et modifiée jusqu'en 1990, a été restaurée par François Schuiten et Benoît Peeters qui ont veillé à revenir à l'original.
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A l'entresol, les communs d'une maison bourgeoise avec reconstitution des cuisine, lingerie, cave et chaufferie d'une maison bourgeoise de la fin du XIXème siècle, dotée de tout le confort (électricité, chauffage central, passe-plats entre les étages).
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Au rez-de-chaussée (légèrement exhaussé par rapport au trottoir) les trois grandes pièces en enfilade d'une façade à l'autre, comme c'est la tradition dans les maisons bruxelloises. Noter la poutre métallique supportant le plafond.
Les éléments de décor appartiennent au monde de l'Art Nouveau avec ses volutes.
L'escalier est éclairé par un puits de lumière avec un vitrail Art Nouveau
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Au premier étage, une immense chambre à coucher avec son cabinet de toilette donnant sur le jardin et sa baignoire dans une pièce plus petite
Il y a même un passe-plats à commande électrique pour le petit-déjeuner de ces messieurs-dames!
Au même étage, une grande salle
A mi-étage, côté jardin, une petite véranda pouvant abriter quelques plantes
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Au deuxième étage, les chambres pour les enfants et le personnel, dont certaines pièces sont actuellement occupées par une exposition, ainsi qu'une terrasse dominant le jardin.
Le grenier est encombré par quelques inventions d'un occupant de la maison, un certain Axel Wappendorf.
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On peut actuellement visiter une exposition sur Jean Ray (1887-1964), qui fut un auteur belge bilingue très connu de romans fantastiques et de bandes dessinées.
Enfin, juste avant de quitter cette maison très intéressante, l'oeil est attiré par le carrelage, très Art Nouveau, lui aussi.
Passant de l'Art Nouveau aux Arts Déco, nous avons visité la villa Empain, un modèle de sobriété architecturale malgré la présence de matériaux très précieux.
Derrière de magnifiques grilles qui l'isolent du boulevard Franklin Roosevelt, axe bordé d'ambassades et de luxueuses demeures, un bâtiment carré, sur trois niveaux, au plan extrêmement simple puisque toutes les pièces s'ordonnent autour d'un hall central illuminé par un puits de lumière.
La porte,
les séparations entre les pièces, les escaliers; les rambardes du premier étage sont en bronze magnifiquement ouvragé.
Partout la lumière pénètre par de grandes baies vitrées, immenses pour lépoque (1931) et vient éclairer des matériaux pécieux, marbres, bois rares
Les pièces sont immenses, notamment le grand salon de réception, côté piscine, éclairé par le polyptique rétroéclairé de Max Ingrand
Au premier étage, les chambres de Monsieur
et de Madame ont leur balcon et vue sur la piscine
le petit salon privé a un bar à l'américaine
et la piscine, entourée d'une pergola, laisse rêveur...
Faire le tour de la villa, sur un terrain relativement étroit, par rapport aux 3500 mètres carrés de l'habitation, permet d'admirer des oeuvres d'artistes contemporains.
La villa, après avoir subi bien des vicissitudes, a été classée et appartient aujourd'hui à la fondation Boghossian, dont l'objectif est d'établir un pont entre les cultures orientales et occidentales. A ce titre, elle abrite des expositions artistiques et des événements culturels.
Construite en 1905 pour ses propres besoins, dans un quartier calme de la ville, près du parc du Cinquantenaire, cette maison est un manifeste pour la mode de l'Art Nouveau qui va encore durer une petite dizaine d'années. Etroite en façade, comme le sont souvent les maisons de ville en Belgique, construite avec des moyens financiers plus modestes que la maison Horta ou la villa Van Buuren, elle est cependant très intéressante par l'emploi de la technique du sgraffite, que Paul Cauchie, qui a commencé des études d'architecte mais qui est surtout un peintre et un décorateur, maîtrise parfaitement.
De haut en bas triomphe la symétrie et les éléments de décor revêtent une certaine austérité.
La richesse du décor est surtout fournie par les splendides sgraffites. Ici, les muses peuplant le fronton de la maison rappellent qu'il s'agit d'une maison d'artistes (la femme de Paul Cauchie était aussi artiste peintre)
Les époux Cauchie ont habité cette maison, qui était aussi leur atelier, jusqu'en 1952 date du décès de Paul.
La maison a failli disparaître, elle a été squattée pendant plusieurs années et les décors extérieurs avaient souffert du gel. A l'intérieur, pour pouvoir la louer, Lina Cauchie avait fait recouvrir les décors en sgraffites par des papiers peints, plus au goût des éventuels locataires et sa fille déposa même une demande de démolition.
Une réaction des voisins et la passion d'un couple qui tomba amoureux de cette maison permirent dans un premier temps de la faire classer puis de la sauvegarder et enfin de la rénover.
Maison privée dont les étages supérieurs sont loués, elle se visite le premier week-end de chaque mois et si le petit-fils des propriétaires fait partager leur passion, il interdit les photos. Ce sont donc des photos trouvées sur le net que je place ici.
En arrachant les papiers peints, les propriétaires trouvèrent ces sgraffites très bien conservés. Tout le premier étage, avec ces trois pièces en enfilade, était décoré de personnages féminins représentant les cinq sens.
Ici, par exemple, est évoqué le goût: une femme boit une coupe de vin et une autre présente des fruits.
La technique du sgraffitte consiste à étaler un premier enduit noir, puis un deuxième, à base de chaux. Les traits noirs sont obtenus en incisant dans l'enduit blanc et en faisant ainsi apparaître la couleur du premier enduit. On peut aussi peindre l'enduit blanc à fresque, c'est-à-dire avant qu'il n'ait eu le temps de sécher. C'est une technique qui demande une grande rapidité d'exécution et ne permet pas les grandes surfaces. La taille des décors trouvés ici témoigne du degré de maîtrise de Paul Cauchie, le maître incontesté du genre. On a d'ailleurs dénombré plus d'une centaine de réalisations de cet artiste en Belgique.
Ce décor, entrelaçant les initiales des deux époux et la date de construction de la maison, permet d'examiner quelques aspects majeurs de son art: symétrie, palette relativement limitée de couleurs pâles, formes stylisées, influence de l'art japonais.
et la rose stylisée, présente dans les cheveux de cette femme et un peu partout dans ce détail d'un des panneaux, est un élément qui permet de reconnaître une oeuvre de Cauchie.
Nous passons devant une vitrine qui pourrait être celle d'une galerie d'art, comme il en existe plusieurs dans ce quartier des Sablons, où fleurissent aussi les boutiques de chocolatiers, comme Marcolini, Neuhaus ou Leonidas.
En regardant mieux nous voyons des raies en chocolat et, poussés par la curiosité, nous entrons dans une boutique éclairée par des tubes verts.
Une boutique comme savent les faire les décorateurs bruxellois, murs en briques apparentes, couvertes sur un des pans par des peintures et le plancher enlevé pour donner du volume. Le comptoir semble être en chocolat...
Au fond, à gauche des chapeaux melons en chocolat
A droite, des scupltures en différents métaux, car Patrick Roger,après avoir sculpté du chocolat, s'est dit qu'il pouvait tout aussi bien fondre ses oeuvres en bronze ou en argent. Et maintenant il les vend aussi dans la même boutique.
Au nord de l'agglomération bruxelloise, dans un écrin de verdure magnifique, se trouve le palais royal de Laeken, résidence officielle du roi Philippe.
Aux limites du parc entourant le palais, séparés par une avenue très fréquentée, se trouvent le Pavillon Chinois et la Tour Japonaise, curiosités orientalistes construites au début du XXème siècle par le roi Léopold II.
L'accès de ce pavillon est difficile à trouver, et lorsqu'enfin on y arrive c'est pour constater qu'il ne se visite pas, pour des raisons de sécurité (des morceaux du toit menaceraient de tomber).
et que, du même coup, la Tour Japonaise, à laquelle on accède par un passage sous l'avenue, est fermée elle aussi
C'est dommage car tout cela a l'air charmant.
Alors il est toujours possible d'arpenter les magnifiques jardins alentour, encore ornés de superbes rhododendrons en fin de floraison
avant de regagner la voiture, qu'il a fallu abandonner assez loin, en longeant le parc royal et ses immenses étendues verdoyantes.