Curieuse entreprise que de porter à l'écran les circonstances de sa propre séparation. C'est pourtant ce que font les deux ex-conjoints. Il faut dire qu'ils ont trouvé une solution pour faire souffrir le moins possible leurs enfants et leur éviter les affres de la garde alternée: construire un ensemble de deux appartements autour d'un espace central réservé aux dits enfants. Ingénieux système mais dont la mise en oeuvre n'est pas si simple et on rit beaucoup des nombreuses péripéties (dont certaines semblent inventées pour les besoins du film).
Très drôle. On se demande pourquoi ces deux-là se sont séparés.
Auteurs: Olivier Polard et Stéphane Massé, avec la participation de Gildas Priol Editions Dialogues, 2018, 303 pages.
Olivier Polard nous livre une somme sur Brest pendant la période noire de 1939 à 1944. La documentation iconographique est extraordinaire et le siège du port par les Américains, du 9 août au 22 septembre, est conté par Stéphane Massé, résistant brestois qui resta, comme quelques centaines d'autres, sous la pluie continue des bombes et nota, jour après jour, les divers incidents et catastrophes, dont l'épouvantable explosion de l'abri Sadi Carnot.
Que la vie était difficile et fragile en ces temps-là!
1789. Le peuple de Paris se soulève et prend la Bastille. Et, tout de suite, on entre dans ce film où la plupart des choses sont vécues en bas, au ras des gens du peuple. Ainsi, les voisins de la Bastille voient les premières pierres tomber du haut des remparts de la forteresse, comme écrasés par sa masse. Ici, peu de grands mouvements de foules auxquels on nous a habitués pour ce genre de reconstitutions historiques, on suit quelques individus, un maître verrier, une lavandière, un indigent. Et on participe aussi à quelques débats dans les assemblées successives ou dans les clubs de patriotes. Des personnalités politiques sont remarquablement campées: Robespierre, Danton, Barnave et Marat (remarquable Denis Lavant). Et aussi Laurent Lafitte interprétant un Louis XVI inhabituel, vivant avec une sorte de nonchalance son passage du statut d'être sacré à celui de traître, après son arrestation à Varennes.
Au total, un vrai plaisir pour qui a un peu fréquenté l'histoire de cette période avec, comme souvent, un absent de taille: le peuple des campagnes qui constituait pourtant 90% de la population et ce, malgré l'affiche, peu représentative de l'ensemble du film.
Jacques Audiard revisite le western, comme on dit d'un cuisinier qu'il revisite un plat. Il y a ce qu'il faut de cavalcades et de fusillades, de tueurs à gages sans foi ni loi poursuivant longuement leur contrat. Mais il y a en plus une complexité psychologique inhabituelle des personnages et la fin, étonnante.
Intense émotion quand j'ai retrouvé, il y a quelques temps, mon camarade de classe que je n'avais pas revu depuis le bac, soit quelques 54 ans! Nous avons été dans la même classe de la 6ème à la terminale, lui régulièrement prix d'excellence, moi grappillant quelques accessits.
Après des études - inévitablement brillantes - d'ingénieur et une carrière d'enseignant, à l'étranger et dans l'enseignement supérieur, Joël s'est, entre autres, mis dans la tête de faire revivre le métier de ses parents, sabotiers à Plorec (22). Et, comme il avait gardé les outils et les machines de ceux-ci, il a créé un musée, à la Ville Baudoin en Pléven où il montre les gestes qu'il n'a pas oubliés.
Il a reconstitué un atelier où il montre comment se faisaient les sabots jusquà la fin des années 60, une fabrication en partie mécanisée et les machines de 1937 fonctionnent encore très bien, grâce à son excellente mémoire et à ses compétences.
Les finitions se faisaient à la main et, là encore, Joël n' a pas oublié les gestes,
les outils particuliers pour chaque partie du sabot,
Vous pourrez voir aussi, outre l'impressionnante généalogie de ses ancêtres sabotiers, sa collection d'outils
et celle, tout aussi complète, des différents types de sabots.
Je connaissais l'existence des Coriosolites, l'un des peuples gaulois d'Armorique puis l'une des civitates gallo-romaines mais j'ignorais qu'il y avait des traces archéologiques de cette importance, à quelques kilomètres des lieux de mon enfance.
Or, en arrivant au bourg de Corseul, nous tombons sur un ancien quartier commercial, remarquablement mis en valeur
avec des explications très bien faites
ainsi que sur certains éléments de l'architecture déposés près de la Mairie, comme cette colonne du portique du même quartier commercial.
Et nous découvrons l'existence d'un musée appelé "Centre d'explication du Patrimoine", installé dans une ancienne école
lequel musée, inauguré en 2014, s'avère être un modèle du genre
Il y a une exposition temporaire sur l'archéologie qui est une merveille didactique
et, en effet, des explications sur le quartier commercial que nous venons d'arpenter et sur les autres restes du Corseul antique, ainsi que sur les autres aspects de l'histoire locale, le tout dans une très belle mise en scène.
En sortant du musée, que nous nous promettons de revoir plus en détail, nous tombons sur les ruines d'une domus gallo-romaine, elles aussi remarquablement mises en valeur
A quelques kilomètres du bourg de Corseul, les ruines d'un temple de Mars, qui devait être impressionnant, ont été dégagées.
De la cella, qui devait mesurer 22,50 mètres, il reste encore une masse respectable.
Les lieux ont été dégagés et le plan d'origine a été restitué.
et un asticieux système permet de représenter la vie dans ce lieu dédié au culte civique de l'empereur divinisé et des divinités locales.
Il se dégage un sentiment de grandeur et de sérénité dans ce paysage totalement désert le jour de notre passage et baigné de soleil. Une belle surprise et un exemple de ce qui peut être fait dans le cadre d'une communauté de communes pour la mise en valeur du patrimoine.
Non loin du château de la Hunaudaye, des bénévoles font vivre depuis 1974 un écomusée remarquable à Plédéliac (Côtes d'Armor). C'est un modèle du genre, avec des animations qui recréent la vie d'un ferme aux environs de 1924.
Les bâtiments s'organisent autour d'une cour
L'hôté (pièce principale, souvent unique) date de 1910
Dans l'abas, le coin laiterie, où on présente quelques exemples de barattes
Dans l'écurie, le lit du charretier
Dans l'étable, la traditionnelle pie noire (plus grasse que dans mes souvenirs...)
Dans le cellier aux murs de terre, le pressoir
et sur l'aire à battre la berne de foin pour conserver le foin qu'on n'a pas pu entreposer dans les greniers
Et un film racontant une journée des habitants en 1924, de multiples explications et la possibilité, pour les enfants, notamment, de multiples activités, comme s'occuper des animaux, du jardin et jouer aux jeux d'autrefois.
Bref, un saut dans le passé!
Merci et bravo aux bénévoles qui font vivre tout cela.
Un ouvrage en deux tomes (181 p et 168 p) de Jean-François Brousmiche, Editions Morvran 1977.
Jean-François Brousmiche est employé à la recette des contributions directes de la ville de Brest, où il est né en 1784. Appelé par son métier à parcourir le département pour évaluer des biens, il prend des notes sur ce qu'il voit et, se piquant d'écriture, les met en forme quelques années plus tard. Le manuscrit, lu par Emile Souvestre, qui le cite dans son Finistère en 1836 reste dans les tiroirs de la Bibliothèque Municipale de Brest jusqu'en 1977.
La lecture en est très intéressante qui permet de se faire une idée du département à la césure des deux monarchies. Certes, Jean-François Brousmiche cache mal ses préférences pour le bon vieux temps d'avant la révolution et pour une société d'ordre gérée par la religion comme il a parfois des jugements à l'emporte-pièce sur l'habitant de ce département mais mille détails sur le patrimoine, l'économie et les paysages permettent d'approfondir notre connaissance du Finistère au XIXème siècle.
"My Lady", c'est le titre que l'on donne à la présidente du tribunal chargé des enfants, en Angleterre. Et c'est ainsi que s'adressent les différents intervenants des jugements en cours au personnage incarné par Emma Thompson et notamment l'affaire du jeune Adam qui refuse une transfusion sanguine au nom de ses principes religieux. Perturbée par ses problèmes conjugaux, elle va devoir cependant garder la tête froide pour prendre la bonne décision dans cette affaire complexe.
Emma Thompson est bouleversante dans l'interprétation de cette juge pas si froide qu'il n'y paraît et le film donne aussi un aperçu intéressant du fonctionnement quasi rituel de la justice britannique.
La fondation Hélène et Edouard Leclerc frappe encore un grand coup en exposant un des plus grands artistes vivants, le sculpteur britannique Henry Moore. Dès la cour, dallée en pierre jaune de Logonna, nous sommes confrontés à quelques specimens de son oeuvre monumentale.
L'exposition est organisée par thèmes, apprentissage, la tentation de l'abstraction, surréalisme, etc.
Difficile de classer ce touche-à-tout, qui a appartenu à diverses écoles sans jamais s'y enfermer.
Abstraction,
surréalisme
thème de la famille
et maquettes d'oeuvre monumentales sont illustrés ici
Car Henry Moore aime se confronter à la réalité des espaces extérieurs, comme nous l'avions remarqué, il y a plusieurs années, au musée Louisiana de Copenhague
ce bas relief d'un bâtiment de Rotterdam en est la preuve, qui rappelle certaines rélisations de l'antiquité mésopotamienneee
et comme nous le montre aussi une de ses "large reclining figures", exposée sur les bords de l'Elorn