Escapade en Belgique, pour chasser le vague à l'âme en rendant visite aux enfants.

Sur la route de l'aller, dans notre exploration systématique de tous les arrêts possibles, c'est Poix-de-Picardie, charmant petit patelin qui tombe sous les ondes de notre radar. Et, au coin de la place rectangulaire cernée de commerces, le restaurant Le Cardinal attire notre regard. Préférant le calme du restaurant à l'animation - toute relative - de la brasserie, nous en sommes très satisfaits et recommandons cet établissement de tradition très bien tenu.

Inévitable visite à la grand Place de Bruxelles, facilement accessible par le métro depuis le quartier où habite Catherine et très fréquentée dès que les premiers rayons de soleil apparaissent.

Visite à Louvain, avec Greg et Catherine comme guides, beaux immeubles

entrepôts caractéristiques

Abbaye Sainte Gertrude (XIIIème - XVème siècles) près du petit béguinage

Grand béguinage de Louvain, au sud de la ville. Les béguines étaient des veuves ou des célibataires qui décidaient de vivre ensemble en communauté religieuse. Elles ne prononçaient pas de voeux. C'était une façon d'échapper à l'autorité des hommes de la famille et aussi à celle du clergé. Aujourd'hui cet endroit calme héberge des étudiants étrangers de l'Université catholique de Louvain.

L'Hôtel de Ville de Louvain est un chef d'oeuvre de l'art gothique (XVème siècle).

Il fait face à la collégiale Saint-Pierre, dont les chanoines sont tous professeurs à l'Université de Louvain.

Le soir du 8 mai, nous allons nous promener à la colonne du Congrès qui célèbre la création de la Belgique, en 1830. La tombe du soldat inconnu de la Grande Guerre est située à ses pieds. Elle a été fleurie en ce jour de célébration de l'armistice de 1945. Parmi les gerbes, celle de l'ambassade de France.

Le lendemain, Greg et Catherine nous conduisent à Namur, ville située au confluent de la Sambre et de la Meuse et, notamment à la citadelle, qui domine la ville à 190 mètres d'altitude. Nous nous promenons dans le jardin des senteurs du château, devenu école hôtelière.

Un peu plus bas, au niveau d'un vaste esplanade, à laquelle on peut aussi arriver par un funiculaire, nous avons un magnifique point de vue sur les cours d'eau.

Puis nous descendons et passons près de la cathédrale Saint Aubain, un édifice néo-classique du XVIIIème siècle, malheureusement fermé au public puis flânons dans les rues autour de l'église Saint-Loup et sur les rives de la Sambre.

C'est probablement ce que nous avons vu de plus beau au cours de notre voyage.

Ce qui se visite aujourd'hui est le résultat de la rénovation, au cours du XXème siècle d'un établissement monacal construit aux XIIIème  et XIVème siècles par les Frères Prêcheurs, que l'on appellera très vite Dominicains puis Jacobins. En 1369, le pape Urbain V attribue au couvent les reliques de Saint Thomas d'Aquin auquel est désormais consacrée l'église.

Vendu comme bien national à la révolution, le monastère devient une caserne. On y construit des planchers  et on y apporte des tonnes de terre pour recevoir les écuries. Le cloître est en partie détruit pour faciliter le passage des chevaux.

On peine un peu à percevoir la dimension de l'édifice extérieurement tant les maisons le serrent de près.

Mais ce qui frappe, en entrant c'est la hauteur (28 mètres) et la pureté des lignes de la nef longue de 80 mètres qui forme un impressionnant volume à la fois austère et rythmé par les nervures foncées des ogives.

Le choeur est surmonté d'un "palmier", prouesse architecturale remarquable.

On a redonné aux murs leurs peintures d'origine ou la polychromie de ses roches

et quelques éléments de son décor lui ont été rendus

Le cloître a été reconstruit de belle façon. On aperçoit le clocher octogonal de 45 mètres de hauteur, presque identique à celui de Saint-Sernin.

Au sol, des pierres tombales de familles qui se faisaient enterrer là pour bénéficier des prières des moines

Ouvrant sur la partie occidentale du cloître, la salle capitulaire, où se réunissaient les moines pour l'organisation de la vie communautaire, est une vaste salle dont la voûte est portée par deux fines colonnes en marbre. Elle abrite en ce moment une exposition sur les Dominicains.

Entre le cloître et le réfectoire, la chapelle Saint Antonin, édifiée par un prieur devenu évêque de Pamiers qui souhaitait y être enterré et aussi qu'elle serve de lieu d'inhumation pour les frères du couvent et pour les chanoines de la cathédrale de Pamiers. Le plafond est décoré de vignettes qu'on a pu comparer à des bandes dessinées du XIVème siècle. Au plafond, l'Apocalypse selon Saint-Jean; aux murs, des épisodes de la vie de Saint Antonin.

Le réfectoire, très grande salle où pouvaient se tenir des synodes, sert actuellement de salle d'expositions temporaires. Elle accueille pour l'instant une exposition du grand photographe toulousain Jean Dieuzaide, dont on fêtait le centenaire de la naissance, en mars 2021.

Le but était d'aller voir comment Yann, notre petit-fils, était installé, dans sa nouvelle vie d'élève-ingénieur à L'ENSIACET (L’École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques) et, par la même occasion, d'y rejoindre Catherine, sa maman et Greg.

Et, comme 900 km forment une trop longue étape, nous avons décidé d'y aller en deux jours et de trouver une ville-étape, à peu près au-milieu de la distance et où il y aurait quelque chose à voir.

D'abord un arrêt pour déjeuner au Relais de la Roche, où nous ne sommes jamais déçus et où la vue sur la Vilaine, même l'hiver, est un ravissement

L'hôtel-Restaurant de la Place, où nous sommes descendus, n'était pas débordé. Bien que le patron nous eût, au téléphone, soi-disant attribué sa dernière chambre, nous n'avons croisé aucun autre client  (c'est comique cette manie qu'ont aussi les sites de réservation de préciser qu'il ne reste plus qu'une chambre). Elle était d'un confort acceptable  mais située trop loin au fond du couloir pour recevoir le wifi, ce qui ne sembla pas préoccuper plus que cela le patron. La nourriture étant bonne, nous pardonnâmes le défaut de wifi...

Un petit tour en ville nous fit aussi apprécier les beautés architecturales de celle-ci.

La Tour de l'Horloge construite au début du XVème siècle

Quelques maisons à colombages, du XVème et XVIème siècles

ou les vestiges de la façade de l'échevinage du XIVème siècle.

ou encore la magnifique fontaine Renaissance du pilori, démontée d'un château voisin et reconstruite sur cette place.

sans oublier quelques beaux hôtels particuliers du XVIIIème siècle qui nous disent la richesse de cette ville, fondée sur le vin et le sel.

Et, si nous n'avons pas eu le temps de voir tous les monuments de la ville, nous n'avons pas pu éviter le plus spectaculaire: les restes de l'abbaye royale.

Il s'agit de l'abbaye royale Saint-Jean dont on ne comprend pas au premier abord l'ordonnancement. C'est le résultat d'une longue histoire: sur ce site se sont succédées une première église au Vème siècle puis une abbaye romane terminée au XIème et une autre, gothique, achevée au milieu du XVème mais qui fut détruite au cours des guerres de religion. On a donc les restes de cette abbaye gothique dans lesquels se niche l'église étonnamment grande et les grandes tours d'une abbaye classique commencée en 1741.

Situé dans la presqu'île de Rhuys, ce splendide château était un relais de chasse de la maison de Dreux au début du XIIIème siècle. Il devint jusqu'au XVIème siècle une des principales résidences des ducs de Bretagne au sommet de leur puissance.

Acheté par le département en 1965, il a été restauré et a encore fière allure

Le logis est a été entièrement restauré et de magnifiques salles abritent des expositions. Les cheminées sont particulièrement magnifiques.

On y trouve notamment les magnifiques dallages de la chapelle extérieure dédiée à Saint-Nicolas, trouvés lors de fouilles de 1975 à 1982.

En passant du logis est au logis ouest, on aperçoit l'intérieur de la cour, beaucoup plus grande qu'en réalité quand logis nord et sud existaient encore, et les fouilles en cours à la base du logis nord qui semble avoir été le logis domestique.

Le logis ouest, dont seuls les murs ont été relevés, offre un décor à un spectacle audio-visuel

tandis qu'à l'extérieur on a reconstitué un campement de chasse

Au total, c'est un magnifique lieu à visiter absolument.

Cela faisait longtemps que nous nous disions qu'il faudrait visiter la chapelle érigée par Saint-Louis en une vitesse record (sept ans) pour abriter les reliques rapportées des Croisades, dont la fameuse couronne d'épines du Christ.

Seul son clocher dépasse de la masse du palais de justice, ancien palais royal de la Cité, et l'on y entre après passage dans un sas digne des meilleurs aéroports. Il faut dire que c'est aussi l'entrée du Palais de Justice, ou ce qu'il en reste après le déménagement vers le nord de Paris.

On entre par le niveau inférieur, consacré à la vierge dont une statue orne le trumeau du portail, le tympan représentant son couronnement.

L'intérieur est richement décoré de peintures et une statue de Louis IX, canonisé en 1297, 27 ans après sa mort, est placée dans l'abside.

Le niveau du haut, réservé au roi et à la cour, puisque c'est une chapelle palatine avec accès direct depuis les appartements du roi, est une pure merveille du style gothique rayonnant. La quasi absence de murs latéraux, remplacés par des verrières, donne une lumière extraordinaire. 70 % des verres sont encore ceux des années 1242-1248 et ils comportent 1113 scènes organisées en 15 verrières de 15 mètres de haut pour la nef et 13,5 mètres pour l'abside. Les chasses et les reliques ont été fondues et dispersées lors de la révolution et le monument n'est plus un sanctuaire depuis cette époque. Il a subi une première restauration au XIXème siècle et une seconde est en cours depuis 2008.

Au niveau haut le deuxième porche, par où passait le roi, est consacré au Christ et au jugement dernier.

En cliquant sur ce lien, vous pourrez faire une visite plus approfondie.

Quant à nous, il nous a suffi de suivre le flot de la foule pour aller jeter un oeil sur le toit de Notre-Dame, dépourvu de sa flèche.