Mais la pluie nous a suivis à Grenade et, après avoir garé notre voiture dans un parking du centre ville, près de notre hôtel, dans un quartier en travaux, nous visitons la cathédrale, un moyen comme un autre de se mettre à l'abri.
Située à l'emplacement de la grande mosquée, c'est une cathédrale de structure gothique, commencée au début de XVIème siècle, dès après la prise de Grenade par les Rois Catholiques, en 1492. Mais le décor intérieur et extérieur est d'inspiration italienne. Ainsi la façade principale, édifiée dans la deuxième moitié du XVIIème siècle, s'inspire des arcs de triomphe romains à triple passage. Des deux tours qui devaient l'encadrer, seule celle de gauche a été commencée mais jamais terminée
(à partir de cet endroit, les photos sont presque toutes dues à Renée et à sa tablette, mon appareil photo ayant décidé de dysfonctionner)
Cinq nefs donnent à la cathédrale un espace considérable doté d'une grande clarté, clarté qui tombe aussi de l'immense coupole, au-dessus du choeur, culminant à quarante-cinq mètres.
Le décor intérieur est fastueux, double buffet d'orgues, portes monumentales rappelant celle de l'époque musulmane, baldaquin, lutrin gigantesque,
Tout autour du déambulatoire qui court autour du choeur, des chapelles baroques rivalisent en beauté
tandis que les richesses artistiques de la cathédrale sont aussi exposées dans l'ancienne salle du chapitre, pour le trésor et dans la sacristie ou des peintures de Van der Weyden, Memling ou Boticelli feraient pâlir de jalousie plus d'un musée national.
Le lendemain matin, profitant d'une accalmie entre deux averses, nous nous promenons sur les berges du Darro, dominées par les fortifications de l'Alhambra et flanons dans les ruelles du quartier de l'Abaycin
Le clou du séjour à Grenade est évidemment la visite de l'Alhambra (merci à Gilles de nous avoir alerté sur la nécessité de réserver longtemps à l'avance le créneau de visite pour les palais des Nasrides).
L'Alhambra est situé sur un piton rocheux et groupe un ensemble extraordinaire de fortifications, de palais, d'églises et de couvents et aussi de jardins dont la visite a été un peu gachée par le temps incertain.
En attendant 14h30, l'heure de rendez-vous pour les palais nasrides, nous jetons un rapide coup d'oeil sur l'Alcazaba, château fort de l'époque musulmane, d'où l'on a une vue magnifique sur l'Albaycin et sur la cathédrale.
Nous évitons le palais que Charles Quint voulut construire ici, comme pour imprimer sa marque, mais qu'il ne termina jamais. Il abrite maintenant des musées.
Et nous nous immergeons dans la splendeur des palais des princes nasrides, derniers princes qui, tout au long du XIVème siècle, cohabitèrent avec les princes catholiques, leur faisant même parfois allégeance et qui connurent le sommet de la civilisation arabo-andalouse, une époque souvent décrite comme un éden où voisinaient arabes, chrétiens et juifs.
Trois palais sont adossés les uns aux autres, multipliant patios et salles finement décorées.
Au sortir des palais, nous nous promenons dans ce qui reste du palais du Partal et de ses jardins, contemplant les reflets des arcades des Dames dans le bassin,
et terminons par la visite des jardins du Generalife, résidence d'été des sultans de Cordoue, mais la pluie s'installe de nouveau, ce qui nuit quelque peu à l'exercice.