Nous sommes partis sur les pas de notre ami Bernard Montaland, décédé il y a peu, et qui séjournait à Ouessant presque chaque année, puis deux fois par an la retraite venue, et ceci depuis près de 40 années.
Comme lui, nous avons pris le bateau à Brest, de bon matin...
laissant derrière nous le port et le château
puis croisant la pointe Saint-Mathieu et Le Conquet
Nous descendons dans l'hôtel qu'il fréquentait, La Duchesse Anne, situé à l'ouest de l'île, près de la Mairie
les rochers aux formes extraordinaires
l'église et les croix, tous les signes d'une empreinte religieuse forte
Dans le cimetière, quelques tombes à l'ancienne, avec un cadre de bois blanc, et le monument de la "proella", cette cérémonie qui consistait à remplacer le corps absent des marins morts en mer ou au loin par une croix en cire que l'on déposait ici ensuite.
et toutes ces maisons aux volets bleus, cernées de jardins protégés du vent et des moutons par des murets
presque chacune a son puits, car, ici, la nappe phréatique est abondante
comme ici, au bourg de lampaul, où le terrain a glissé.
Le décor utilise les moyens locaux (galets, coquillages) avec, parfois, une touche artistique
Contre le vent, les doubles fenêtres sont bien utiles
mais une protection supplémentaire ne peut pas nuire
les ouvertures sont souvent réduites au minimum
et il n'est pas interdit de faire preuve d'originalité en dérogeant au bleu dominant
Le musée des Phares et Balises, près du phare du Creac'h, nous instruit sur tout cet aspect important de la vie maritime car Ouessant est située sur la plus grande voie maritime du monde
L'écomusée, dont malheureusement une partie a été emportée par un incendie, nous montre un magnifique intérieur de bois peint traditionnel
les cheminées pouvaient être closes car, entre les rares feux, il valait mieux éviter que le vent ne s'engouffre dans le conduit.
On peut aussi y voir les fenêtres et leurs rideaux de dentelles faits au crochet ainsi que les toits dont les ardoises étaient enrobées de ciment pour éviter qu'elles ne s'envolent.
Et puis, comment ne pas citer les moutons, beaucoup moins nombreux qu'autrefois, qui sont lâchés à l'automne et récupérés au printemps, contribuant à l'entretien, mais aussi à la destruction de la flore.
qui cohabitent avec les lapins, malencontreusement importés sur l'île et qui prolifèrent
les moulins à vent individuels ou de quartiers (il y en a eu jusqu'à une centaine) qui permettaient de moudre l'orge dont on faisait le pain, quand il fallait être auto-subsistant
et bien d'autres choses qui font l'identité de l'île
île qui s'est même dotée d'un drapeau
Dernière particularité, pour la route, ces lucarnes, au pignon des maisons, en hauteur, à quoi servaient elles?
- à ranger les mâts des bateaux, l'hiver.
Et, c'est la tête pleine de souvenirs et l'estomac calé par un bon "pesked ar farz", notamment, ou aussi d'un ragoût de moutons, cuit "sous les mottes" que nous rentrons
non sans une certaine inquiétude sur l'avenir de l'île qui s'est dépeuplée
toutes les maisons ne sont pas restaurées et quelques-unes sont même en ruines. Les vieilles voitures qu'on peine à transporter à la casse sur le continent donnent le même sentiment d'abandon.
Mais c'est plutôt avec l'image de gîtes accueillants qui pourraient nous donner des idées de retour que nous quittons l'île haute au couchant.