Roman de Sorj Chalandon, Le Livre de Poche, 326 pages, 2015 (Grasset 2013)
Faire jouer l'Antigone d'Anouilh dans Beyrouth dévasté en mêlant des acteurs de toutes origines, tel est le pari fou de Samuel, un metteur en scène grec, dont les parents sont morts dans les camps nazis et qui a lui-même souffert dans les geôles des dictateurs grecs. Mais la maladie l'empêche de mener le projet jusqu'au bout et il fait jurer à Georges de prendre le relais.
Mais le beau rêve échoue sur l'écueil des massacres de Chatila dont le roman décrit l'horreur.
Âmes sensibles s'abstenir... Les style de Sorj Chalandon est toujours aussi incisif. Un beau roman.
Un roman de Sorj Chalandon, éditions Grasset, 2009, 254 pages.
Le narrateur est écrivain. Un écrivain d'un genre particulier puisqu'il écrit des biographies pour le compte de gens qui ont des choses à raconter mais qui ne savent pas le faire. Un jour, une femme lui demande d'écrire pour son père, un héros de la Résistance. L'écrivain accepte d'autant plus volontiers que son père, un héros de la Résistance lui aussi, est mort sans jamais lui avoir raconté sa guerre.
Les rencontres avec le vieil homme se font dans une atmosphère bizarre et l'écrivain ressent comme un malaise...
Sorj Chalandon construit son roman comme une cascade de surprises qui nous scotchent à son livre. C'est passionnant et jouissif, tant c'est bien mené et on est admiratif devant tant d'intelligence et d'imagination.
Un roman de Sorj Chalandon, aux éditions Grasset, 316 pages.
Le narrateur est un enfant élevé par un père totalement mythomane et extrêmement violent. Il devient mythomane à son tour. On le retrouve beaucoup plus tard, adulte et père, assistant au déclin de son géniteur.
Sorj Chalandon nous entraîne dans un monde totalement fou et nous le suivons, admirant ses trouvailles, notamment à la fin, osant espérer qu'il ne s'agit pas de souvenirs...