L'histoire de la révolution de 1830, vue de la Cour du roi, des salons parisiens plus que des acteurs de la rue, et la longue fuite du roi déchu vers l'exil. Manière un peu désuète d'écrire l'histoire, rien ne nous est épargné, mais c'est bien écrit, avec de l'humour. Un chapitre avant de dormir chaque soir, en guise de somnifère.
Ce qui frappe, lorsqu'on approche de l'abbaye, à une dizaine de km à l'ouest de Mur-de-Bretagne, c'est la façade du palais monastique du XVIIIème siècle.
C'est un bâtiment tardif, dû à un abbé commenditaire, c'est-à-dire qui se contentait de toucher les revenus sans résider.
Sur cette photo aérienne datant des années 1990, on voit qu'il ne restait plus grand chose de l'abbaye et que la végétation avait fini par envahir ce que les carriers avaient bien voulu laisser. Seuls les communs étaient encore occupés par des exploitants agricoles.
En 1986, une association a été créée pour reconstruire une partie des bâtiments conventuels (voir maquette ci-dessus)
seuls les deux piliers de droite sont d'origine et les nouveaux bâtiments servent de centre culturel dans lequel le département du Morbihan s'est investi. Cet été, un artiste, Julien Le Lannou, a installé des arcades symbolysant le renouveau de l'abbaye.
Dans l'angle situé entre le palais et les bâtiments conventuels, une imposante cuisine montre l'importance de l'établissement
avec sa cheminée gigantesque
qui garde les traces de l'aiguisage des couteaux
avec son four
son évier dont les eaux se jetaient dans le Blavet tout proche
Dans une des salles a été exposée une dalle en schiste qui pourrait être la pierre tombale d'un architecte qui a participé à la construction de l'église abbatiale au XIVème siècle.
L'acte fondateur de l'abbaye date de 1186 et la famille de Rohan qui était à l'origine de cette fondation s'en servit de nécropole pendant quatre siècles. L'église abbatiale, dont il ne reste presque rien, était une des plus vastes églises monastiques de Bretagne. En forme de croix latine de 50 m sur 50 m, elle était richement meublée mais, vendue comme bien national à la révolution, elle devint carrière pour servir aux constructions des maisons d'alentour.
Une arche et quelques piliers sont les seuls restes de l'abbatiale.
un cloître sur deux niveaux permettait la circulation intérieure des moines.
Etablie dans une zone sauvage de forêts mais non loin d'un fleuve avec pont à péage et moulin, l'abbaye se développa rapidement et devint extrêmement riche après l'installation de nombreux colons alentour. Mais cette richesse entraîna une dérive loin des règles austères d'origine et il n'y avait pratiquement plus de moines lorsque la révolution de 1789 survint.
Aujourd'hui, elle devient un centre d'animation culturelle pour cette zone du centre-Bretagne.