Nous projetions depuis longtemps une visite de la cathédrale de Reims, en faisant un détour sur la route de Bruxelles mais novembre n'est décidément pas la bonne période pour visiter les monuments majeurs des villes. Ici comme à Liège, l'inévitable marché de Noël était en train de se monter, gâchant une partie de la perspective.
Quel dommage de cacher ainsi une partie de la merveilleuse façade et de sa décoration exceptionnelle.
La cathédrale est une miraculée. En partie détruite lors de la guerre de 1914-1918, on hésita un moment à la reconstruire mais elle symbolisait tellement la France et sa grandeur qu'un mouvement d'opinion favorable la sauva.
Et ce que nous découvrons en faisant le tour de l'édifice laisse à penser que c'était le bon choix que de reconstruire.
L'intérieur est tout aussi impressionnant. Hauteur des voûtes des XIIIème et XIVème siècles, pénétration de la lumière en font un des joyaux de l'art gothique français.
Des vitraux contemporains ont été créés et installés dans les chapelles de l'abside.
Ceux de Brigitte Simon imitent les vitraux dits de grisaille qui laisaient passer la lumière au travers des fenêtres hautes, donnant à la cathédrale de Reims une clarté qui fait défaut aux cathédrales de Chartres ou de Paris.
Parmi les éléments de décor intérieur, citons
La statue de Jeanne d'Arc au sacre, réalisée en 1901 par Prosper d'Epinay et donnée à la cathédrale à l'occasion de la béatification de l'héroïne. La tête est en ivoire, l'épée en bronze doré , la tunique en marbre serti de fleurs de lys en lapis-lazuli
et l'autel dit du cardinal, en marbre rouge et blanc. C'est un autel du XVIIIème siècle provenant de l'église Saint-Nicaise.
Mais les véritables trésors de la cathédrale, lieu de sacre des rois et, de ce fait, toujours richement dotée sont exposés dans le palais de Tau, ancienne résidence des archevêques. C'est probablement l'un des plus beaux trésors liturgiques qui soient.
et des éléments du dernier sacre, celui de Charles X, en 1825, colliers de l'ordre du Saint-Esprit, dont il fut fabriqué 80 exemplaires, manteau du Dauphin et trône du nouveau roi.
et des ensembles de tapisseries impressionnantes.
Une salle permet aussi de se représenter la taille réelle des quelques 2300 statues de la cathédrale.
En sortant de cette visite, nous avons trouvé une brasserie, tout près. Elle s'appelle "Au bureau" et est installée dans un ancien garage. Le décor est original et l'ambiance chaleureuse.