Cordoue, qui fut capitale de la Bétique romaine, ville extrêmement prospère et dotée de monuments gigantesques, devint une des plus grandes villes occidentales à l'époque du califat arabe. Elle profita de la richesse de l'empire espagnol et devint le siège d'une grande université. C'est aujourd'hui une ville de plus de 300 000 habitants, ville universitaire et très touristique
Nous avons eu un véritable coup de coeur pour la mezquita, la mosquée reconvertie en cathédrale.
C'était une mosquée immense qui a subi quatre agrandissements de la fin du VIIIème siècle à la fin du Xème siècle. Dans sa version finale, elle pouvait accueillir près de 60 000 fidèles
La première mosquée fut construite sur l'emplacement de l'église wisigothique Saint-Vincent, dont on a mis à jour quelques fragments de mosaïques.
Les éléments de décor arabes, et notamment les fameuses doubes arcades
culminent avec le mihrab, qui abritait des fragments d'un exemplaire très ancien du Coran
précédé par la maqsura, espace privé de prière, réservé au souverain et à son entourage et surmonté d'une coupole magnifique. Mihrab et maqsura sont dus en partie à des artisans byzantins, grands spécialistes des mosaïques.
Partout, cependant des ajouts du culte catholique apparaissent
avec, en apothéose, "la catedral", incrustée comme un kyste au beau milieu de la mosquée.
Nous visitons aussi l'Alcazar de las Reyes Christianos, un palais construit au XIVème siècle.
avec de magnifiques jardins imitant ceux du calife
Le palais abrite aussi une collection de mosaïques romaines qui attestent de la richesse de la province romaine
illustré aussi par un magnifique sarcophage en marbre, richement sculpté.
On peut voir, depuis la tour du palais, les fouilles qui continuent et ce qui reste des bains, imitant, eux aussi, ce qui se faisait sous les califes.
Ici aussi, la pluie nous a gênés. Nous aurions aimé profiter plus longuement de la période des "patios ouverts". Nous avons dus nous limiter à ceux du quartier San Basilio, où certains donnaient lieu à de longues files d'attente. Certains patios étaient trop décorés à notre goût et croulaient sous les fleurs.
Nous aurions aimé parcourir davantage les belles rues des vieux quartiers
flâner sur le vieux pont romain et passer sous la vieille porte un peu plus ensoleillée, longer encore le mur extérieur de la mezquita,
et zyeuter encore et encore dans les jolies entrées, laissées ouvertes, comme une invitation... même si certaines gagneraient à rester fermées...
Finalement nous partons avec au coeur la vision tendre de ce décor statuaire d'un vieux monsieur qui tend des fleurs à un enfant preché sur une échelle.