Lola Lafon, Actes Sud, 2014, 318 pages.
Du firmament, en 1976, lorsqu'elle triompha aux Jeux olympiques de Montréal jusqu'aux motels minables qui l'accueillirent après son passage à l'ouest, juste avant la chute de Ceaucescu, Lola Lafon brosse par petites touches impressionnistes le portrait de Nadia Comaneci qui symbolisa la fraîcheur de la jeunesse et contribua à donner une image positive de la Roumanie. Au passage, elle décrit l'enfer du dressage inhumain de ces enfants, l'exploitation politique de leurs exploits et le difficile passage à l'âge adulte, quand elles devenaient trop "grosses" pour accomplir leurs pirouettes. En transcrivant une partie de leurs échanges, elle montre aussi la tentative de Nadia de "réécrire" une histoire pas toujours à son avantage, notamment dans ses relations avec le pouvoir communiste et elle nous permet de relativiser une vision occidentale de la chute du communisme, en 1989.