Françoise Pétrovitch est née à Chambéry, en 1964. C'est une artiste reconnue qui a exposé dans le monde entier. C'est aussi une enseignante de l'école Estienne , à Paris, pétrie de culture artistique dont les références se trouvent aussi bien dans les arts plastiques que dans la littérature et le cinéma. Véritable touche-à-tout, elle part du dessin pour s'intéresser aussi à la peinture, à la sculpture, à la gravure, à la céramique et à la vidéo.
L'exposition est organisée par thèmes chronologiques, par ordre d'apparition dans son oeuvre, certains d'entre eux étant repris régulièrement.
Le premier thème, "dessiner dans les marges" montre l'importance du dessin chez Françoise Pétrovitch. Longtemps, elle a chiné des vieux cahiers d'écolier sur lesquels elle ajoute des dessins. Ou bien elle peut aussi dans la série "Herbiers", coller des pétales de fleurs et les incorporer dans un dessin, comme ici "le poids trop lourd".
Mais ce goût du dessin peut aussi d'exprimer dans des oeuvres gigantesques, comme dans ce lavis d'encre sur quatre panneaux assemblés, intitulé "Vanité (2020).
L'artiste aime les séries. Ici, dans la série "Poupées", elle collectionne des représentations de poupées, associées à des animaux, parfois démembrées. Certaines ont des bleus sur le corps, d'autres des têtes carbonisées. Elles disent la fragilité féminine et la condition faite aux femmes.
La série "Supporter" (2002-2003) est constituée de lavis à l'encre sur fond blanc, sans visages précis, comme évanescents.
Souvent, les oeuvres permettent de multiples interprétations, comme l'ogresse, inversant le mythe et faisant de la petite fille la dévoreuse de l'ogre ou comme ce garçon au squelette et ce garçon à la poupée.
La série "Saint Sébastien" est particulièrement intéressante car elle illustre parfaitement la démarche fréquente de l'artiste, faire référence à la culture artistique et décliner des variations sur un sujet. Ici elle choisit de ne représenter en lavis d'encre noire que les bustes des différents tableaux de maîtres.
La thématique du masque passionne aussi Françoise Pétrovitch et notamment le masque blanc sur fond sombre. On peut aussi noter sur le tableau de droite la résurgence du thème du garçon au squelette.
Enfin, terminons par le bronze appelé "Présence in the corner" qui dégage une intense émotion, comme l'ensemble de l'exposition.
Il faut aussi voir une vidéo d'une cinquantaine de minutes sur les différentes techniques utilisées par l'artiste et notamment sur la peinture au sol.