Ariane Chemin et Vanessa Schneider, éditions Fayard, 2015, 306 pages.
Les deux journalistes du Monde brossent le portrait de Patrick Buisson, homme de l'ombre, venu de l'extrême-droite et qui réussit avec Nicolas Sarkozy ce qu'il n'a pu faire avec Jean-Marie Le Pen ou Philippe de Villiers, devenir un indispensable conseiller, voir même un mentor.
Journaliste à LCI, après avoir écrit dans divers journaux d'extrême-droite, il anime une émission où il reçoit le tout-Paris politique et sait aussi ménager ses intérêts avec son institut de sondage ou sa télé consacrée à l'histoire, "cadeau" de Martin Bouygues. C'est d'ailleurs comme spécialiste de l'opinion qu'il impressionne le futur président de la République, en lui annonçant à l'avance les résultats inattendus du référendum sur l'Europe.
A partir de là, son emprise sur Sarkozy progresse de jour en jour jusqu'à nécessiter plusieurs appels par jour lorsque celui-ci accède au plus haut poste. Mais la défaite de 2012 signe la fin de la belle histoire et affluent les rancoeurs et les trahisons, dont celle des enregistrements opérés par Buisson pendant les réunions du cabinet restreint.
Un essai fort intéressant sur les coulisses du pouvoir et sur le noyautage de la droite par les anciens de l'extrême-droite.
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