de Jean Balcou, Jean Bescond et Paolig Combot, aux éditions Skol Vreizh, 84 pages, 1989.
Drôle de type, cet Armand Robin que d'aucuns considèrent comme l'un des grands poètes français du XXème siècle. Né en 1912 à Plouguernével, dans les Côtes du Nord, il est très tôt remarqué pour son intelligence exceptionnelle. Huitième enfant d'un famille d'agriculteurs qui s'installe à Rostrenen en 1917, il apprend le Français à l'école publique puis entre à Notre-Dame-de-Campostal. En 1928, après son succès au premier baccalauréat, il est inscrit au lycée de Saint-Brieuc puis admis au lycée Lakanal de Sceaux où Jean Guéhenno le prend en affection. Mais le génie de Robin se plie mal aux normes de l'enseignement et il échoue à l'entrée à L'École Normale Supérieure comme il échouera trois fois au concours de l'agrégation.
Commence alors une vie faite de petits boulots, de participation à la vie littéraire, notamment en donnant des articles à diverses revues littéraires, de voyages. Un voyage en URSS en 1933 lui ouvre les yeux sur la réalité du rêve communiste. Il lui donne aussi le goût des langues (il en maîtrisera une bonne vingtaine) et de l'écoute radiophonique. A partir de 1941, il passe ses nuits à écouter les radios et confectionne des compte-rendus qu'il vend à divers organismes. Il fait aussi de nombreuses traductions d'auteurs anglo-saxons, russes, persans, chinois. A la fin de la guerre, son anti-communisme explique sa mise à l'écart de la vie littéraire dominée par les écrivains marxistes.
Ses difficultés relationnelles, son mariage malheureux l'isolent et il finit seul, dans la misère, en 1961.
L'ouvrage de Skol Vreizh et les extraits proposés donnent envie de lire son œuvre et particulièrement sa poésie.
