A 5 km au sud ouest de la petite ville de Piazza Armerina, se situe une des merveilles de la Sicile, la villa romaine du Casale, au même titre que les plus beaux sites des colonies grecques. Construite aux IIIème et IVème siècle après J.C., elle a été occupée jusqu'à l'époque normande puis ensevelie sous des tonnes de boue à la suite d'un glissement de terrain, ce qui nous vaut un état de conservation exceptionnel des ses quelques 3500 m 2 de mosaïques. Nous n'avons pas de précisions sur ses commanditaires mais sans doute s'agit-il d'une famille de grands propriétaires terriens proches du pouvoir impérial romain.
Voilà comment Luca Lupo, dans l'excellent ouvrage des éditions Siciliamo, Les mosaïques de la villa romaine du Casale, reconstitue la villa. Elle devait être composée d'au moins une trentaine de pièces.
Tout s'organise autour du péristyle, cette galerie avec colonnes faisant le tour de l'espace central avec jardin et fontaines. Il faut noter la ressemblance avec ce qui se faisait au Moyen-Orient et qui se retrouvera dans les modèles de palais arabes.
Les sols de la galerie sont couverts de mosaïques à motifs géométriques
En entrant dans cet espace, les hôtes passent devant l'autel familial. La présence du lierre comme motif de décor de la mosaïque a fait penser qu'il pouvait s'agir de la famille de l'enpereur Maximien, collègue de Dioclétien, dont c'était l'emblème
Pour arriver là, il faut pénétrer par l'entrée, composée d'une cour avec portique(en orange) et d'un vestibule (en vert).
Au nord se situe le quartier des hôtes, avec des pièces d'accueil et de repos, des cuisines et des espaces de restauration.
la salle des quatre saisons, représentées dans les médaillons de la mosaïque, servait peut-être de salle d'accueil des hôtes. Au fond, on aperçoit la salle des amours pêcheurs, peut-être le triclinium ou salle à manger des hôtes.
La salle de la petite chasse, peut être la salle de séjour des hôtes, dont la mosaïque montre diverses scènes de chasse, l'un des activités des invités du maître.
La partie la plus spectaculaire est le promenoir, de 60 mètres de long, entièrement couvert d'une mosaïque dite "la grande chasse".
Des animaux exotiques sont capturés et embarqués sur un bateau pour être conduits au cirque de Rome
La basilique est la pièce d'apparat où le "basileus", l'empereur ou son représentant, donne ses audiences publiques
C'est la plus grande pièce de l'ensemble. Du marbre qui recouvrait les murs et les sols, il ne reste presque plus rien.
Un atrium en hémicycle distribue les différentes pièces, réservées aux enfants et à la vie familiale. Les mosaïques y représentant des amours ailés sur des barques.
La salle d'Arion est une salle où la maitresse de maison écoutait de la musique et conversait avec les membres de sa famille. Le personnage central de la mosaïque est le dieu Océan.
Au nord de la basilique sont les appartements privés des maîtres. Ici le vestibule de la pièce réservée à la maîtresse représentant Eros et Psyché,
au sud, un vaste espace est résevé aux réceptions, avec un très grand triclinium réservé aux banquets, donnant sur un péristyle ovoïde en plein air.
Dans cette zone aussi, une salle de gymnastique pour les jeunes filles avec la célèbre scène des jeunes filles "en bikini".
Enfin, un impressionnant ensemble de thermes donne une idée de l'importance de la villa et de la richesse des propriétaires
Le tépidarium ou salle tempérée servant de transition entre le caldarium (sauna) et le frigidarium (salle froide)
salle des onctions (massages) avec des scènes où des serviteurs raclent la peau du maître puis l'aspergent d'eau.
Le gymnase, grande salle avec deux absides aux extrémités, où l'on se réchauffait les muscles avant les bains. Le décor représente les quadriges s'affrontant au cirque Maximus de Rome.
On ressort de cette visite avec une vision de ce que pouvait être la vie des riches dignitaires du Bas Empire romain dans une de leurs résidences, à la campagne.